Depuis quelques années, le cours d’arts plastiques devient, avec les élèves, un laboratoire d’expérimentations pour créer un nouvel environnement plaçant l’art au centre de transformations vers un collège plus résilient, écologique, participatif... L’idée est de faire vivre aux élèves l’idée que par la création artistique, par l’art, on peut progressivement changer en mieux la vie commune, les espaces de vie, le climat dans toutes ses significations aussi bien écologiques que relationnelles, avec des conséquences sur l’esthétique et la qualité de vie de tous...
Plusieurs étapes ont marqué cette évolution :
Il y a quatre ans, la création par les élèves du logo du collège s’est faite en lien avec la fondation Cittadellarte de l’artiste international italien co fondateur il y a cinquante ans de l’Arte Povera Michelangelo Pistoletto en particulier à partir de son fameux signe du Troisième paradis https://clg-eluard-chatillon.ac-versailles.fr/spip.php?article1504 . Le logo du collège Paul Eluard est issu de ce travail de coopération internationale au sein de la création contemporaine.
Il y a trois ans, ce fut au tour du dessin par les élèves d’un projet de jardin verger partagé dessiné, qui a été ensuite réalisé avec les soutiens entre autres d’AgroParisTech, de la caisse des écoles, du département,..., et qui comporte actuellement une pépinière du Troisième paradis de plusieurs dizaines de jeunes arbres et arbustes fruitiers, plus de 150 arbres et arbustes à fruits qui produisent des fruits offerts aux élèves, six bacs de maraîchage fabriqués par le lycée du bois de Rouen et qui produisent des légumes, un club jardin, un journal de ce club, etc. https://clg-eluard-chatillon.ac-versailles.fr/spip.php?article1543 .
En ce début d’année 2023-2024, on a travaillé sur la couverture du carnet de correspondance. Ce carnet est un outil de représentation institutionnel du collège, très utilisé par tous, et pourtant il n’a pas vraiment fait l’objet d’une réflexion quant à sa couverture, ni d’une possible appropriation créative par les élèves. L’actuel carnet est peu amène, assez confus, même le logo est cette année particulièrement peu visible, se confondant dans la couleur de fond, et le tout dans une gamme de couleurs peu harmonieuse et triste, avec une photographie des bâtiments du collège qui est sombre, triste, presque "carcérale"...
Les élèves ont d’abord procédé à une observation critique de la couverture existante, pour ensuite créer quelque chose de neuf, qui laisse la part belle à la création, à l’image, mais avec un texte plus clair et hiérarchisé, textes et images étant répartis dans des lieux bien distincts, le haut pour l’image, et le bas pour les textes. Les élèves ont eu à respecter une méthode de travail de recherche, par esquisses de plus en plus précises, jusqu’à une réalisation la plus aboutie possible aussi bien pour le texte que pour l’illustration, qui serait ensuite utilisable pour imprimer les futurs carnets des années à venir.
En particulier lors d’une première étape, on a travaillé la composition des textes, le Design des textes - mot anglais qui réunit l’idée de dessin avec le dessein, c’est-à-dire de but, de projet, de finalité, d’usage... Puis lors d’une deuxième étape il a fallu peindre ou colorier une image illustrative s’inspirant de deux thèmes croisés : A) "le jardin libre et ordonné, le jardin en mouvement, le jardin en expansion" et B) un hommage aux grands artistes Anni et Joseph Albers. Tout au long du travail, les élèves ont pu s’appuyer sur un document de travail complet qui est en pièce jointe en fin d’article.
Je montre ci-dessous un stricte choix explicatif d’images qui montrent les différents aspects du travail, la couverture existante, les recherches en noir et blanc par "pavés" de textes composés dans la page en jouant sur les pleins et les vides, les illustrations couleurs, puis les assemblages qui ont pu être faits de ces deux parties de texte et d’image, en changeant pour chaque année l’illustration. Ce qui fait que le collège pourrait disposer de couvertures changeantes chaque année pendant une dizaine d’années si on le veut. C’est la création artistique au service de la variation, de la vie d’un établissement, de la vie de ses formes de représentation en interne et dans l’espace public. C’est une bonne chose, pédagogiquement et symboliquement, que les travaux d’élèves soient reconnus et utilisés pour la communication de l’établissement.
Visuels dans l’ordre : la couverture actuelle, des recherches en composant par masses noires représentant les textes qui seront ensuite placés d’après ce principe, puis l’assemblage de parties illustrées avec des parties textes, venant de différents élèves.