"12 hommes en colère", sont d’abord douze hommes choisis au hasard, tirés au sort, pour juger de la culpabilité ou non d’un jeune homme de 18 ans, accusé du meurtre de son père. Le hasard est donc depuis l’origine de la démocratie, à Athènes au 5e siècle avant JC, un moyen parmi d’autres (comme par exemple les élections) pour la société civile, de former un corps de personnes assignées à une certaine mission, comme ici juger du vrai ou du faux. Après le hasard vu par les élèves en art lors de l’exercice précédent (voir "le hasard"), il était intéressant que le hasard soit vu dans son effet dans la gestion des affaires de la cité.
Mais le film de Sidney Lumet, chef d’œuvre d’interprétation pour des comédiens de génie comme Henry Fonda et les autres acteurs du film, est aussi une magistrale leçon de lumières - en noir et blanc - prouvant que les éclairagistes autant que les décorateurs d’Hollywood étaient à la base des peintres.
Les élèves ont eu à fournir trois travaux :
A) noter scrupuleusement le plus possible d’observations concernant le cadre, la lumière, les sons, le jeu et la direction d’acteurs, tout au long d’une projection attentive et analytique.
B) s’entrainer à produire autant de nuances de gris entre le noir et le blanc comme le film en a fait la démonstration splendide, chef d’œuvre de nuances - la nuance des images semblant faire écho à la conquête progressive, par le conflit respectueux, du jugement le plus nuancé possible et le plus juste...
C) produire une peinture libre faisant un usage le plus subtil des nuances de gris, noirs, blancs, au pinceau à la gouache noir diluée plus ou moins, technique appelée "lavis", d’où ce jeu de mot du titre : la vie c’est les nuances, les nuances c’est la vie".
Car plus les élèves apprendront en art comme en toute chose à affiner leur sens de la nuance, plus ils accèderont au sens du vivre ensemble et à un authentique discernement. En attendant d’atteindre cet objectif d’une vie, ils auront déjà dans l’immédiat produit de belles choses, toutes en nuances !...