Une deuxième partie de ce travail sur le paysage, après celui d’après Watteau et Élie Faure, est intitulée "de mon assiette au paysage".
Elle aborde le paysage contemporain depuis les années cinquante, ses mutations spatiales, et ses répercussions sur l’alimentation quotidienne mondiale, ainsi que l’impact des "choix" des consommateurs pour leur alimentation quotidienne, sur le paysage.
Ce deuxième travail s’appuiera sur deux films documentaires : Le temps des grâces de Dominique Marchais (2009), Notre pain quotidien de Nikolaus Geyrhalter (2005).
Dans le film de Dominique Marchais, après une description précise des mécanismes économiques qui déterminent une mutation irréversible (?) des paysages agricoles, on essayera en passant de retrouver furtivement un minuscule vestige de paysage rappelant celui que connaissait Watteau.
Dans le film de Nikolaus Geyrhalter, on découvrira l’incroyable déshumanisation et uniformisation des espaces de production de l’alimentation moderne, des champs aux usines agroalimentaires, vécue par les personnels autant que par les plantes, les animaux, les paysages et,... les consommateurs à leur insu. Une uniformisation des paysages à laquelle répond une uniformisation des produits industriels de l’alimentation quotidienne.
Les élèves après les extraits de film, ont eu à réaliser le projet de décor d’une assiette en porcelaine, en noir et blanc, destinée à devenir éventuellement un "chromo", tel qu’il en existe sur les porcelaines classiques trônant parfois dans les cuisines, au dessus des cheminées. Seulement cette fois le paysage dessiné, reprenant en les condensant en une image, les cinq premiers plans du film de Dominique Marchais, doit montrer sans détour le paysage mécanisé à outrance, jusque dans l’écriture graphique adoptée, épaisse, appuyée, exécutée comme par une machine programmée numériquement.