La suite du premier travail de dessin d’observation des plantes sauvages du jardin du collège (voir le précédent article), consiste à cette fois composer un motif ornemental à partir de plantes, de géométrie et de symétrie ; ornements appelés souvent arabesques.

Il a été proposé aux élèves d’employer préalablement une méthode en se dessinant chacun sa grille de repères (lignes verticales, horizontales, points de croisements) pour construire un outil de dessin des symétries.
Celles-ci n’ayant pas non plus vocation à être absolument parfaites comme c’est le cas dans la production robotisée ou numérisée, car ici, en arts plastiques, on s’intéresse davantage à l’humain, à ce que le motif peut avoir d’organique et de sensible plutôt que de faire subir et subir encore la perfection répétitive sans chair et sans âme d’algorithmes comme nos sociétés nous l’imposent déjà la plupart du temps désormais. Reprise en compte du titre de Gilles Clément "Jardiner c’est résister", transformé ici en "Dessiner c’est résister à la déshumanisation".

Un dessin s’est alors construit sur cette trame, qui joue sur les contrastes, les courbes ou les lignes droites, les grandes ou petites formes, l’abstraction géométrique ou le végétal précisément représenté...

Une dernière exigence a été donnée afin que l’on n’en reste pas à une répétition de motifs parfois très anciens d’arabesques décoratives finalement anachroniques : chaque élève était libre de choisir une forme d’appropriation (ou non) d’une référence à la crise climatique (facteur aussi d’éco-anxiété identifiée chez de nombreux adolescents et adultes). Mieux vaut exprimer ses anxiétés que les garder en soi... Et transformer tout cela en libre expression de sa propre sensibilité ouvrant sur des actes concrets et responsables.

Cela a été l’occasion de dresser un parallèle entre le jardin de Gilles Clément découvert au premier travail et la classe : classe et jardin sont des "enclos" ; élèves et plantes sont destiné.e.s à s’épanouir dans le respect des autres, et sous la conduite d’un jardinier ou d’un professeur. Ce dernier n’a pas pour mission d’imposer aux élèves un cadre rigide négateur des individualités et des énergies en place, mais plutôt de viser d’aller le plus possible avec celles-ci. C’est intéressant pour le développement des élèves que ces sujets soient abordés en classe en toute transparence, cela peut aider des élèves et le groupe à se responsabiliser et situer mieux le rôle de chacun, entre élèves et professeur...

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