Peintures de la liberté. 1. Recherches.

D’après "Freedom ’90", de George Michael

lundi 4 novembre 2019 , par Joël Auxenfans

Comme la fin de l’année précédente avait permis, après la projection des "Demoiselles de Rochefort" de Jacques Demy, d’esquisser, durant les derniers cours, des projets de chorégraphies du Troisième paradis pour les interpréter dans la cour du collège, j’ai proposé aux élèves de 5ème et 4ème de commencer l’année 2019-2020 avec une musique comme source d’inspiration de leur première peinture de l’année.

C’est au son de Freedom ’90 que les élèves ont peint pendant plusieurs séances d’affilée (malgré tous les problèmes posés par un évier + un robinet unique pour plus de trente élèves...). On a écouté plusieurs fois le morceau, dont la structure musicale est très aboutie et peut inspirer des formes d’équivalences visuelles porteuses et formatrices pour les élèves, puis on a peint en musique séances après séances. Au point que l’ambiance des cours était plutôt festive, de nombreux élèves chantant en choeur les paroles et le refrain le pinceau à la main !

La thématique de la liberté va en effet être le fil directeur de plusieurs travaux qui vont se suivre au cours des trimestres.

Dans ce premier travail, c’est l’esprit de recherche qui prévaut, d’où une demande faite aux élèves de peindre au moins cinq ou six petites maquettes. L’intérêt ce cette multiplication des études consiste dans la progressive suite d’idées qui peut en advenir, et puis aussi un effet décomplexant, car les collégiens n’ont pas beaucoup peint pendant leur scolarité du primaire après la maternelle ; ils en retirent, pour certains, une forte inhibition qu’il faut parvenir à déconstruire.

Ce n’était pas évident de trouver un équivalent visuel à des sons et des rythmes, des textures, des superpositions, des effets d’écho, le timbre de la voix tantôt sensuel et tantôt forcé... Il a fallu chercher des registres d’emploi de la peinture, de l’outil, de son échelle, du geste, du corps, pour faire que ce soit non la danse du corps sur la piste de danse qui apparaisse, mais celle du pinceau, des couleurs, des lignes, de la composition, des gestes et des matières...Que la peinture danse ! Et trouve sa liberté.

Toutes ces études, avant le prochain article qui présentera des peintures plein format effectuées à la suite de ces ébauches, permettent de prendre de l’assurance, et - nettoyage en fin d’heure compris - ces trois ou quatre séances ont généré un début d’authentique pratique de la peinture, en y accueillant la dimension expérimentale.

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