Le premier travail de l’année - "Le geste et la parole" (voir article précédent) - a consisté en un voyage dans l’histoire de l’art et des formes de l’humain de - 25 000 ans à nos jours, pour apporter à tous les élèves une ouverture d’esprit et une culture, mais aussi une capacité à dialoguer et analyser les formes qui les environnent.
Dans une phase 2, ces mêmes élèves ont été appelés à créer, à leur tour, en 2017, une image de l’humain, selon eux.
Sur ces centaines de travaux produits, les élèves ayant été aidés en classe à développer leur propre jugement et production plastiques, une large proportion d’entre eux manifeste une certaine lucidité sur un état actuel de l’humain et du monde.
En cela, les travaux ne sont pas éloignés des oeuvres du passé qui, elles aussi, exprimaient, chaque fois, une certaine idée de l’humain. L’idée de la succession des deux phases 1 et 2, consiste en ceci qu’il n’est pas possible de créer une forme pertinente sans être au moins partiellement nourri des formes déjà existantes.
La "maladresse en dessin", complexe qui hante et bloque beaucoup d’élèves, devrait être dépassée, parce que la beauté d’un dessin ne réside pas dans la seule virtuosité académique si cette dernière est coupée de toute réalité sociale et de tout besoin expressif personnel.
Cette beauté réside davantage, à ce qu’il semble par les travaux qui suivent, dans la lutte que mène chaque élève pour faire passer, à travers les obstacles techniques qu’il rencontre, le sens qui lui tient personnellement à coeur, consciemment, inconsciemment, ou confusément.
En cela, ce travail est une expérience d’élucidation, de connaissance de soi et du monde, et de ce que l’on peut y accomplir.