Dans la continuité des questions soulevées par le film de François Truffaut "Les 400 coups" du précédent travail, les élèves ont découvert deux exemples d’expériences professionnelles qui témoignent de l’évolution du monde du travail aujourd’hui.
En lisant en classe deux morceaux choisis du remarquable livre "Boulots de merde !, du cireur au trader, enquête sur l’utilité et la nuisance sociales des métiers", de Julien Brygo et Olivier Cyran, paru aux éditions de la Découverte en 2016 http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Boulots_de_merde__-9782707185457.html , les élèves ont eu à réfléchir aux formes dégradées ou dégradantes du travail, qui peut-être attendent certains d’entre eux, afin peut-être qu’ils pensent avec plus de lucidité et de liberté à leurs choix pour l’avenir.
Puis ils ont découvert ce qu’est, en art contemporain, une "Installation", dispositif au delà de la sculpture ou de la peinture, apparu dans les années soixante-soixante dix aux États Unis et en Europe, qui rassemble dans un lieu à déterminer, des objets ou matériaux provoquant chez les spectateurs une rencontre immédiate avec des idées que cherche à exprimer poétiquement l’artiste : ils ont visionné des images de Joseph Beuys, Pierre Huyghes, Kawamata, Mario Merz, Michelangelo Pistoletto, Richard Long, Wim Delvoye, etc.
Il leur a donc logiquement été demandé de dessiner un projet personnel d’installation qui exprimerait leur vision des "boulots de merde" découverts à travers les extraits du livre ou par les échos qu’ils ont pu en avoir dans leur vie. La question de l’absurdité, de l’injustice, de l’inutilité, est rencontrée et traitée, en fonction d’une typologie de métiers qui, soit, ne sont pas reconnus ni valorisés alors qu’ils sont utiles à la société, soit sont surpayés et célébrés alors qu’ils sont plutôt nuisibles à la collectivité ou à la planète, soit encore qu’ils sont passionnants et utiles mais peu reconnus et rémunérés, ou enfin qu’ils sont ni reconnus, ni utiles, ni bien payés et avec en outre un manque de respect subit destructeur et asservissant.
la difficulté pour ces jeunes élèves consiste à penser leur projet d’installation dans l’espace, en choisissant le lieu (extérieur, intérieur, institutionnel ou autre), les matériaux, les dimensions, tout cela en fonction d’une adéquation au sens qu’il veulent transmettre. Ils découvrent que la taille, l’échelle, la couleur, le son, la lumière, les matériaux, les formes influent considérablement sur la signification. Et que l’on est bien là au coeur de la question de l’art et des arts plastiques.
Malgré l’évidente difficulté pour leur âge de conjuguer ces paramètres, le but consiste à valoriser ce que l’élève met en place selon ses choix propres, d’après son expérience, avec ses propres idées, ses audaces, ses partis pris, et ainsi, par le moyen de l’artistique, comment il affirme un positionnement personnel en recherche.