"Fahrenheit 451" de François Truffaut est une oeuvre cinématographique majeure de la nouvelle vague du cinéma français des années soixante. Alors que les prémices de l’invasion télévisuelle dans les millions de foyers se faisaient à peine sentir, François Truffaut, en amoureux du cinéma et en visionnaire, a su rendre plus vrai que nature l’ampleur de l’entreprise de domination des esprits et de perte de mémoire que le "petit" écran a fait subir aux individus et aux sociétés. En juste cinquante ans...
Les élèves ont vu le film et analysé certains aspects du montage, du raccord son-image, des cadrages, du choix et du jeu des comédiens, du rythme, etc.
À partir de ces propriétés plastiques mises en oeuvre par le cinéaste, les élèves ont à leur tour cherché des solutions expressives pour trouver cette éloquence particulière à l’expression artistique, qui ne procède ni par explication, ni par illustration, mais par le fait de montrer plutôt que "démontrer".
Pour retrouver l’esprit du manifeste artistique et éthique de François Truffaut dans "Fahrenheit 451", il a été demandé aux élèves de trouver par eux-mêmes, dans chaque classe, un ou plusieurs sujets que leur inspire le film. Car c’est tout un aspect du film qui éclaire du même coup la responsabilité artistique par rapport à la société et plus encore par rapport à toute forme de totalitarisme (y compris celui, plus sournois, télévisuel, médiatique, publicitaire ou numérique...), à savoir l’autonomie de réflexion personnelle, la capacité de critique et de désobéissance envers les injonctions d’un système de "formatage" ou de désactivation des consciences individuelles et collectives.
En cela, le collège, dans la pluralité de ses disciplines, tâche de jouer son rôle de prévention des glissements totalitaires (qui s’avèrent destructeurs d’humanité et difficilement réversibles). Du moins faut-il espérer, aujourd’hui et pour demain, qu’il parvienne à remplir encore au moins cette mission.