Le cinéaste danois Lars Von Trier admirait le film « The perfect human » (1967) de Jorgen Leth, autre cinéaste danois. Lars Von Trier a proposé à Jorgen Leth de refaire plusieurs fois ce film qu’il qualifiait de « perle », pour finir par le « banaliser ». Un exercice de style imposé à Jorgen Leth accompagné de contraintes. Cinq petits films expérimentaux très beaux ont résulté de ce « duel cinématographique ».
Les élèves ont pu visionner et étudier les deux premiers petits films.
Le premier se passe à Cuba et montre un homme, cubain, choisi pour rejouer le personnage initial de l’homme parfait de 1967, incarné alors par un grand comédien danois. Ce nouveau personnage danse, fume un Havane, regarde une femme, vit et existe dans un espace. La particularité de ce petit film est d’avoir une contrainte terrible à respecter : ne pas avoir de plan de plus de 12 images. Compte tenu du fait que le cinéma procède par 24 images par seconde, cela signifie des plans qui ne font pas plus d’une demie seconde chacun. Un défi difficile à relever. Sauf Que Jorgen Leth y parvient malgré tout, avec maestria.
Il a été demandé aux élèves de trouver un équivalent plastique en deux dimensions de ce mouvement et de ce fractionnement du temps et de l’espace. Les élèves à leur tour ont eu à respecter des contraintes. Car l’art ne peut paradoxalement se passer de contraintes diverses qui guident en fait la création. Les travaux présentés parlent assez par eux-mêmes de la liberté et de la singularité ainsi conquises par les élèves.